
ELECTRE :
Le temps s’est écoulé, hors de moi.
C’est la grande fatigue des ruines. Vois-tu encore des rues, des avenues ? Le ciel est clair, la pierre brûlée.
La poussière comme neige assèche le sang. A moins que ce ne soit le vent qui nous traverse ? Les larmes s’accrochent à nos cernes et retombent en cristaux de sel.
Je dévisage l’autre. Je te dévisage. Je veux te dire : « As-tu vu mon frère… As-tu vu Oreste » ? La poussière a recouvert nos corps, nous sommes des ombres grises. Je ne te reconnais pas. Le reconnaîtrai-je ?